Exosquelette : ce qu’il faut savoir avant d’investir pour ne pas se tromper !

Mis à jour le 16/05/2023

Les TMS ou troubles musculosquelettiques trouvent souvent une résonnance dans les médias grand public et professionnel comme la « maladie du siècle ». Quel que soit son âge, et parce qu’à un moment de notre vie nous en souffrons, chacun peut s’y reconnaître.

Les TMS représentent plus de 90 % des maladies professionnelles déclarées, et sont la première cause d’inaptitude au poste de travail chez les salariés. Alors que les durées de carrière augmentent, ils n’épargnent aucune filière, aucun statut professionnel. Loin d’être des pathologies anodines et passagères, les TMS génèrent douleurs et mal-être qui ne se limitent pas seulement à nos activités professionnelles. Ils affectent également nos vies personnelles.

Lorsque la souffrance prend le pas sur les douleurs, la recherche de solutions s’engage alors dans l’urgence, en tenant compte du problème, mais pas de son origine : traiter plutôt que prévenir.

Alors qu’elle est un outil de prévention primaire contre le risque TMS, la formation « aux bons gestes », est trop souvent utilisée à des fins de thérapie dans l’objectif de maintenir les personnes dans leurs activités.

Un des fondamentaux de la prévention pose le principe théorique de « l’adaptation du poste de travail à l’Homme ». Dans la pratique, les exemples ne manquent pas, pour démontrer que l’Homme doit s’adapter au quotidien à son poste de travail. S’il fallait illustrer le propos, la salle de traite en serait une vitrine : une hauteur unique de quai pour plusieurs utilisateurs de tailles différentes.

Cette situation particulière représente probablement, un des critères du choix de la robotisation de la traite sur certaines exploitations laitières ; option, qui n’est financièrement pas accessible à tous.

D’un point de vue générale, la mécanisation permet de réduire les conséquences des sollicitations physiques (et psychiques) les plus récurrentes et contraignantes. Toutefois, il reste toujours dans les activités agricoles des tâches difficilement mécanisables. Ce sont pour ces dernières, que la recherche évolue et s’oriente vers des solutions intermédiaires à la mécanisation.

L’exosquelette en est une illustration concrète, mais l’équipement est-il réellement à la hauteur des attentes de tous les professionnels ?

Il suscite de nombreux espoirs auprès de travailleurs en souffrance qui voient dans cette technologie à un niveau financier plus accessible, une solution à leurs maux. L’argument commercial place souvent l’exosquelette au rang de « remède miracle ».

Si l’équipement proprement-dit contribue à réduire la charge physique, il assiste son utilisateur dans les limites imposées par :

  • l’environnement de travail dans lequel il évolue.
  • les caractéristiques techniques propres de l’équipement
  • sa pathologie éventuelle.

L’exosquelette n’est pas un simple gilet, c’est une structure qui :

  • modifie le gabarit de l’utilisateur,
  • redéfinit le niveau d’encombrement dans l’environnement de travail,
  • induit un poids supplémentaire à porter,
  • peut engendrer des postures contraignantes et une fatigue cognitive,
  • peut générer des points de pression inconfortables et/ou douloureux sur le corps (frottements, brûlures, ….)
  • nécessite une nouvelle organisation de travail,
  • peut être incompatible avec l’état de santé du futur porteur,
  • ....

Ces limites imposent donc une réflexion nécessaire, indispensable et préalable à tout projet d’investissement.

Parce que financièrement pour beaucoup d’entreprises, le coût d’un tel investissement, ne doit pas aboutir à un échec ; poser objectivement tous les paramètres de la situation de travail pour évaluer concrètement les atouts d’un exosquelette, représente le gage de réussite d’une amélioration significative de la situation de travail.

Les nombreuses sollicitations actuelles d’aides financières placent l’exosquelette au rang des équipements sur lesquels les entreprises souhaitent investir, mais sur lesquels les professionnels de la Santé Sécurité au Travail recommandent la plus grande vigilance. Parce qu’ils ne disposent pas de tous les éléments factuels, ils ne s’engagent pas dans une politique systématique d’accompagnement financier.

Les conseillers en prévention des CAAA Moselle et de la MSA Lorraine sont à la disposition des entreprises pour les accompagner dans l’étude préalable du poste ; étape nécessaire pour lever tous les critères de vigilance.

Pour toutes questions n’hésitez pas à contacter votre conseiller en prévention

MSA Lorraine
Didier ORIVELLE 03.83.50.35.42


ou CAAA Moselle
David RIVAT 03.87.66.12.70